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Ingénieure agronome, Mireille Milliau est devenu vigneron avec le soutien de Pays d'Aix Initiative.


 

Ingénieure agronome de formation, Mireille Milliau est fille de vigneron. Mais, loin des vignes, elle se consacre aux plantes aromatiques et médicinales, sa passion. Pourtant, un jour la question se pose : va-t-elle reprendre le domaine familial et cultiver la vigne comme son père ? Après avoir mûrement réfléchi à la question, car elle connait l’investissement personnel qu’exigent les vignes, elle se lance. Elle devient vigneron et cultive son domaine en bio, à Trets. Mireille Milliau est accompagnée par Pays d’Aix Initiative et répond à nos questions.

Comment est venue cette volonté de cultiver la vigne ?

Je suis attachée à ces terres. Mais être vigneron, ce n'est pas un métier évident et c'est aussi un choix de mode de vie pour la famille.  Mon mari m'a beaucoup soutenu et même poussée à prendre cette décision. 

Finalement l'idée de reprendre les terres familiales s'est concrétisée. Je me suis d’abord installée en tant qu’aide familiale, afin de travailler sur l'exploitation de mon père dans le but de vérifier que j'étais faite pour ce métier.  En  avril 2015, après 1 an et demi de travail sur l'exploitation, je me suis installée.

Etre une femme, jeune, dans les vignes, c’est un atout ? N’est-ce pas un métier difficile ?

Au niveau de la communication, c'est un atout ! De plus en plus de femmes s'installent dans l'agriculture : c’est une profession qui se féminise un peu. Personnellement, c'est un travail qui me plaît, même si physiquement ce n'est pas toujours facile : il faut trouver des stratégies. Mais je me sens légitime à faire ce travail.

Vous exploitez en bio : c’est un choix de cœur ou de raison ?

Nous cultivons en bio d'abord par conviction personnelle, mais aussi parce que telle que, l'exploitation est économiquement viable. L'exploitation est passée en bio après plusieurs années d'engagement (à titre privé) dans une démarche de limitation des produits phytosanitaires et avec le constat des résultats technico-économiques.

2014, a été l’année de notre première récolte en bio, récolte portée à la cave coopérative de Trets.

Que vous a apporté Pays d’Aix Initiative ?

J'ai eu besoin de tout soutien pour développer la confiance de mes interlocuteurs, notamment celle des banques. Les banques font d'autant plus confiance aux projets qu'ils sont montés par/avec l'appui de structures avec qui elles ont l’habitude de  travailler. Monter un dossier avec Pays d’Aix Initiative a été un gros travail mais d'une part cela m’a permis de me replonger dans mes chiffres une énième fois et d'autre part, cette démarche a constitué un atout supplémentaire vis-à-vis de mon financement.

Le prêt d’honneur est un apport en trésorerie qui me donne plus de marge de manœuvre. Ayant commencé mon activité en avril, les contraintes de mon métier font que j'ai un besoin en trésorerie sur 11 mois, avant les premiers paiements de la récolte de 2015. S'ajoute à cela le besoin de racheter le parc de matériel de mon père.

Quels sont vos projets pour votre domaine ?

Je souhaite optimiser la production par des plantations de nouvelles vignes. Il y aura un gros travail sur les 10 prochaines années pour renouveler le vignoble: nouvelles plantations, complantations, et arrachages des parcelles trop anciennes, ceci aussi dans un souci de qualité.

Etre entrepreneur, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

 Etre entrepreneur, ce sont des responsabilités. Il y a un engagement par rapport aux salariés. Il y a aussi un engagement moral envers moi-même ainsi que mon père puisque c'est bien lui qui a construit cette exploitation.

La vigne me dicte mon emploi du temps mais je suis le seul maître à bord.