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A 52 ans, Patrick Boucheron devient le nouveau président de Pays d’Aix Initiative. Pendant trois ans, il présidera l’association et l’amènera à relever de nouveaux défis.

 

Patrick, pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ?

Je suis chef d’entreprise depuis 1999 dans l’industrie du caoutchouc, le négoce, la transformation et la prestation de services de tout système de manutention de caoutchouc et de produits en vrac. J’ai toujours été dans ce métier. Mon père, déjà, était ouvrier dans ce secteur. En 1978, la société dans laquelle il travaillait a connu des problèmes de trésorerie : elle a déposé le bilan et mon père l’a racheté. Je l’ai rejoint en 1986 avant qu’il la revende à une multinationale. Je suis resté encore jusqu’en 1999. Suite à un désaccord, j’ai démissionné. Mais ce que je n’avais pas prévu, c’est que trois personnes allaient me suivre.

A nous quatre, nous avons créé une nouvelle société, Provulco, dont j’étais associé majoritaire et qui s’est bien développée. La plateforme logistique est aujourd’hui n° 1 en France dans ce métier. Un mètre sur trois de caoutchouc qui se vend passe par Provulco, ce qui représente 35 à 40 % de part de marché national. On a atteint un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros en 2013.

Comment avez-vous connu Pays d’Aix Initiative ?

En 2007, j’ai découvert Pays d’Aix Initiative. Je suis venu par l’intermédiaire de l’IRCE. J’ai rencontré certains membres permanents de Pays d’Aix Initiative lors d’un jury auxquels nous participions. Mais j’avais déjà une connaissance des plateformes car mon père était le président fondateur de la plateforme d’Aubagne La Ciotat.

Pourquoi vous êtes-vous investi chez Pays d’Aix Initiative ? Pourquoi choisir cette structure ?

Ici, il y a un mélange public/privé. Cette réconciliation du public et du privé autour de la création d’entreprise m’a donné envie de m’investir.

Quelles sont vos motivations profondes ?

Quand j’ai démarré, j’ai beaucoup reçu grâce à la Sofirem, au Charbonnage de France, à l’IRCE, à Total Investissement. J’ai le devoir de rendre ce que j’ai reçu. Mon esprit d’analyse, mon vécu de chef d’entreprise, mon expérience du commerce me permettent de bien juger ce qui touche au commerce, à l’artisanat ou à l’industrie.

Que faites-vous chez Pays d’Aix Initiative ?

Tout de suite, j’ai eu le feeling avec les comités d’agrément. J’ai un bon esprit d’analyse qui me permet de bien appréhender les projets. Et j’ai commencé le parrainage il y 1 an et demi.

Que vous apporte cette expérience ?

C’est la satisfaction de rendre ce qu’on m’a donné. J’ai conscience d’avoir eu beaucoup de chance et d’avoir réussi grâce à des aides. C’est une dette dont je m’acquitte et c’est une fierté d’aider à faire réussir d’autres personnes.

Pour vous quelles ont été les temps forts de Pays d’Aix Initiative ?

2013 a été une grande année avec la célébration de la 1000è. Mais ces trois dernières années, on a vu  une progression de l’activité de Pays d’Aix Initiative qui contribue à la création de 90 à 100 sociétés par an ! Les trois prochaines années à venir vont faire passer un nouveau cap avec l’intégration de Gardanne et de Gréasque dans la Communauté du Pays d’Aix. Nous allons passer les 120 projets.

Quels défis attendent Pays d’Aix Initiative ?

Le gros chantier, c’est la Métropole qui devrait voir le jour en 2016. Dès le 29 avril, nous avons rendez-vous avec le préfet dédié à la Métropole et les autres plateformes de Marseille, Aubagne Istres. Soit on anticipe le passage à la Métropole soit on la subit. Il faut savoir qui sont les interlocuteurs à contacter et leur apporter des solutions clefs en main. C’est le grand défi à venir.

L’autre défi, c’est le développement de la reprise d’entreprise sur la Communauté du Pays d’Aix. Il n’y a pas assez de communication envers les filières concernées. On va se rapprocher de ces acteurs car souvent, plus de salariés sont concernés dans une démarche de reprise d’entreprise que dans celle de création d’entreprise.

Quand les gens créent une société, ils cherchent des aides. Mais les gens qui veulent reprendre une entreprise n’ont pas ce réflexe : ils ne sont pas au courant de ces filières.

L’autre point à surveiller est l’activation du mécénat privé avec les sociétés traditionnelles d’Aix-en-Provence.

Enfin, en bureau on a décidé aussi de créer un poste ou un demi-poste pour assurer le développement de la plateforme.

Quelle spécificité apportez-vous lors de ce mandat ?

Comme le mandat de président d’une durée de 3 mois n’est pas renouvelable, chacun apporte son dynamisme et son propre regard. Mon regard à moi sera davantage le regard du privé. J’ai aussi l’avantage d’être passé dans le circuit et de bien connaître le fonctionnement de PAI.

Quels sont vos objectifs ?

Ne pas décevoir les prochains lauréats : je ne veux pas que certains restent à la porte par manque de moyens.

Travailler avec les maires et les personnels dédiés à la création d’entreprise dans les collectivités. J’ai demandé qu’on fasse un tour de toutes les villes et villages pour rencontrer tous les maires afin d’augmenter la notoriété de PAI. Je veux rencontrer chaque maire.

Pays d’Aix Initiative a un vrai savoir-faire mais pas de faire savoir ! Ce manque de communication est une de nos faiblesses.

Je veux aussi favoriser le rapprochement entre les permanents et les gens du bureau, les bénévoles pour qu’il y ait une réactivité et une implication de chacun.

Votre principale qualité pour remplir ce mandat ?

Mon sens du contact humain !